Faire une fondation sous un mur existant demande beaucoup de technique, de précision et de connaissances. Que devez-vous savoir avant de vous lancer dans un tel chantier ? Quels sont les professionnels à contacter ? Nous vous proposons de le découvrir dans cet article!
La technique
Faire une fondation sous un mur existant est compliqué.
Dans la pratique, il est généralement question de travailler sur un principe d’injection. D’ailleurs, certaines entreprises se sont spécialisées dans ce domaine. Dans les grandes lignes, l’idée est de faire des carottages sous la maison, puis d’injecter du béton.
Par contre, dans le cas d’une clôture, un maçon pourrait suggérer de déposer le mur et de tout refaire.
Plus concrètement, voici la marche suivie par les experts pour la création de micropieux, une technique d’injection de béton dans le sol. Cette reprise dite “en sous-oeuvre” doit être parfaitement menée car c’est une opération très délicate qu’il ne faut pas prendre à la légère.
- Etude de la situation : Cette étude permet de déterminer la longueur et la section (généralement entre 10 et 20 cm) des futurs micropieux en tenant compte de différents critères (charges à reprendre, nature du terrain en sous-sol, destination du bien…) et la quantité nécessaire (selon l’étude géotechnique et un calcul de descente de charges).
- Phasage :
- Forages du débord de fondation via une rotopercussion sur des diamètres d’environ 7.62 à 8.89 cm. A cette occasion, le géomètre récupère des échantillons du sol et peut ainsi s’assurer que la technique retenue est la bonne.
- Excavation du sol à l’aide d’une tarière selon la profondeur calculée par le professionnel.
- Insertion d’un tube en métal dans l’excavation.
- Coulage, à faible pression, de ciment liquide. Ce coulage se fait à la fois dans le tube et dans l’espace entre le tube et la paroi.
- Soudage d’une platine en métal sur le haut du tube.
- Réalisation d’un massif en béton armé : ce dernier permet d’assurer une transmission effective et efficace de la descente de charge.
Très souvent, la création de micropieux est accompagnée de la mise en œuvre de longrines de rigidification.
L’autorisation d’urbanisme
Lors de certains gros travaux, il est nécessaire, avant de commencer le travail, d’obtenir la ou les autorisations d’urbanisme en lien avec le projet. Une telle autorisation permet à une commune de s’assurer que les travaux prévus respectent les règles d’urbanisme et peut ainsi prendre différentes formes selon les cas de figure :
- certificat d’urbanisme ;
- permis de construire ;
- déclaration de travaux…
Conseil de professionnel
Il est important de bien réfléchir au réel intérêt de faire de tels travaux. En effet, si l’opération n’est pas indispensable, mieux vaut laisser le bâtiment en l’état plutôt que de risquer de fragiliser la structure.
A la limite, la création d’une fondation sous un mur existant peut être utilisée pour consolider un angle d’une vieille maison. Dans ce cas, il pourrait être envisagé de faire un trou à un endroit ponctuel. Mais nombre de maçons ne se lanceront pas dans cette aventure.
Dans tous les cas, se tourner, en amont du projet, vers un ingénieur en stabilité semble incontournable. Ce dernier pourra, en effet, juger de la situation et définir la méthode la plus adaptée pour répondre au besoin tout en garantissant la stabilité de la structure. Lors de son étude, un tel ingénieur pourra, en fonction des caractéristiques précises du bâtiment et du terrain qui le supporte, déterminer :
- le type de fondations à mettre en oeuvre ;
- le nombre de passes à réaliser;
- l’ordre de ces passes et leur temps de séchage.
FAQ
Quand faut-il envisager de faire une fondation sous un mur existant ?
Il existe certaines constructions anciennes pour lesquelles aucune fondation n’a été réalisée. Lors de travaux de rénovation, il se peut que les occupants aient le souhait d’installer des équipements lourds ou d’ajouter un étage, ce qui implique une plus ou moins forte augmentation des charges à soutenir. Le sol pourrait alors ne pas être prêt, sans fondations sérieuses, à soutenir la nouvelle structure qui serait automatiquement plus fragile. Faire une fondation sous ces murs existant est alors une excellente solution pour rendre le projet viable. Une autre raison de procéder à cette création de fondation sous l’existant est la constatation d’un affaissement du sol ou l’apparition de fissures dans le bâti. Ces désordres montrent que le sol est trop meuble et que la structure est affaiblie. Il est alors indispensable de la renforcer.
Pourquoi avoir recours à la technique des micropieux pour renforcer les fondations ?
La technique des micropieux est généralement mise en œuvre dans le cas où les fondations d’une structure ne permettent pas d’assurer la bonne stabilité de cette dernière. Concrètement, le rôle des micropieux est alors d’assumer la descente de charge existante en la reportant correctement sur un sol stable, profond et homogène. Clairement, cette technique est parfaite dans le cas d’un terrain argileux par exemple.
Mon maçon me parle d’une reprise en sous-oeuvre sous mes murs par la technique des micropieux. Qu’est-ce que cela implique pour moi ?
Une reprise en sous-oeuvre par des micropieux est un chantier complexe et onéreux. En effet, il est question d’aller injecter du béton sous la structure de manière à créer des pieux capables de supporter les charges du bâti et de garantir, ensuite, une bonne stabilité de l’ensemble. Par ailleurs, durant la durée des travaux, les lieux ne pourront pas être occupés.
Combien coûte une fondation sous un mur existant (cas des micropieux) ?
La mise en œuvre de micropieux demande des travaux assez conséquents et beaucoup de technique. En termes de prix, il faut alors tabler sur une dépense de l’ordre de 500 à 1 000 € par mètre linéaire.